L'opposition à la guerre
Lors de la Première guerre mondiale, une émeute s'était déroulée à Québec au printemps 1918 dans le contexte de la crise de la conscription. Face à des milliers de manifestants, l'armée avait tiré sur la foule, faisant 4 victimes innocentes (des passants) et plus de 75 blessés.
Cet évènement est demeuré le grand symbole de l'opposition du Québec à l'envoi de troupes dans l'armée canadienne. Pour une historienne, cette émeute constitua « une profonde remise en question du système politique » où, à cette époque d'ailleurs, le Canada ne contrôlait pas ses Affaires étrangères (droit obtenu en 1931 par le Statut de Westminster).
Puis en 1942, est tenu un plébiscite au sujet de la conscription liée à la Seconde guerre mondiale. Les Canadiens anglais votent OUI à 83 %, les Canadiens français NON à 76 %. Devant les pressions politiques et les menaces de démission de son cabinet (largement anglophone), le gouvernement libéral du premier ministre King impose la conscription en novembre 1944.
L'adoption de cette loi entraîna la démission de députés québécois dont celle du député de Québec-Sud et ministre de la Défense, l'irlandais C.G. « Chubby » Power, mais non celle de Louis-Stephen St-Laurent (baptisé Louis-Étienne), député du comté voisin de Québec-Est, ministre de la Justice, qui deviendra peu après premier ministre canadien (1948-1958).