La crise d’Octobre 1970
Si la rébellion de 1837 avait des racines politiques, soit la contestation par les parlementaires — Parti patriote (voir 1840) — du pouvoir dictatorial du gouverneur du Bas-Canada, c’est surtout un contexte socio-économique difficile pour les francophones québécois qui a poussé certains radicaux, regroupés dans le collectif Front de Libération du Québec, à poser des gestes provocateurs et revendicateurs.
Après des dommages à certains immeubles, surtout fédéraux, la situation s’envenima avec l’enlèvement du diplomate britannique James Richard Cross (5 octobre), suivi 5 jours plus tard de celui du ministre québécois Pierre Laporte qui, malheureusement, y laissera sa vie une semaine plus tard dans une tentative ratée d’évasion.
Appréhendant sans aucune preuve tangible une insurrection, le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau promulgua la Loi sur les mesures de guerre (16 octobre) qui aboutit au déploiement de l’armée et à l’emprisonnement de centaines d’individus. Néanmoins, les ravisseurs du diplomate britannique obtinrent un sauf-conduit pour l’étranger en échange de sa libération. Quant aux ravisseurs de Pierre Laporte, ils seront capturés deux mois plus tard, puis condamnés.
Que restera-t-il de cet épisode? D'une part, un désaveu de la majorité de la population face à l'utilisation de la violence pour promouvoir des changements d'ordre socio-politique. D'autre part, une apathie accrue des francophones face à l'option fédéraliste, considérant la popularité croissante du Parti québécois (indépendantiste) lors de l'élection de 1973, prélude à sa prise de pouvoir en 1976.